En France, la tendance est à une augmentation du recyclage pour diminuer les quantités de déchets incinérées et encore davantage celles stockées. Cependant le stockage reste majoritaire en Europe pour les déchets municipaux et représente même le seul mode de traitement pour les pays les moins riches et dans les pays en voie de développement.
Inddigo déploie des efforts en R&D pour trouver les solutions techniques d’exploitation en mode bioréacteur des installations de stockage de déchets non dangereux adaptées et reproductibles au climat tropical et au contexte insulaire. Nous vous invitons à découvrir notre projet de recherche .
Construire des Bioréacteurs en climat tropical et en contexte insulaire
Le stockage de déchets est le mode de traitement destiné à enfouir les déchets non valorisables. La gestion en bioréacteur des installations de stockage se développe en France métropolitaine pour ses avantages : dégradation des déchets plus rapide, diminution de la charge organique et du volume de lixiviats (jus de déchets), réduction des émissions de gaz à effet de serre et des nuisances olfactives, amélioration de la valorisation du biogaz et optimisation de la post-exploitation.
La gestion en mode bioréacteur doit être adaptée pour des contextes et climats différents de la métropole, en particulier en climat tropical sec qui connaît des précipitations d’intensité élevée mais de courtes durées, l’alternance de pluies et de sécheresses, des risques cycloniques et une évapo-transpiration élevée.
- Teneur en eau moyenne des déchets en métropole : 35 à 40 %
- Teneur en eau moyenne des déchets à La Réunion : 20 à 30 %
- Teneur en eau optimale pour la dégradation des déchets (capacité au champ) : 50 %
- Le déficit hydrique pour une dégradation optimale des déchets est de l’ordre de 25 % en climat tropical sec, contre 13 % en France métropolitaine
Quelques chiffres sur le stockage des déchets en mode bioréacteur
4 milliards de tonnes/an |
– 10 ans |
24 mois |
Quantité de déchets produits dans le monde (2 milliards de tonnes sont des déchets municipaux) | Réduction de la durée de dégradation des déchets non dangereux par passage en exploitation bioréacteur (20 ans en exploitation classique, 10 ans en exploitation bioréacteur) | Durée maximale d’exploitation d’un casier exploité en mode bioréacteur pour ajuster au plus tôt l’humidité des déchets et capter le biogaz produit |
4 objectifs clés
- Optimiser la conception des casiers exploités en mode bioréacteur
- Evaluer l’efficacité des différents modes d’humidification des déchets
- Proposer des protocoles de réinjection adaptés en fonction de la météorologie
- Concevoir des outils de suivi de la dégradation des déchets
Nos avancées concrètes
- Proposition de conception de casier adaptée et reproductible, intégrant les retours d’expériences et les solutions techniques retenues.
- Compréhension et quantification des différents apports d’eau dans le massif de déchets : eau contenue dans les déchets, infiltrations d’eaux pluviales, réinjection, etc.
- Développement d’un outil de calcul des bilans hydriques à pas de temps journalier pour s’adapter à la météorologie.
- Proposition de protocoles de réinjection adaptés à la configuration des casiers et de protocoles de valorisation des effluents du traitement des lixiviats : réinjection, arrosage des espaces végétalisés du site
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Développement d’outils de suivi de la dégradation des déchets via l’analyse de la qualité et des quantités de lixiviats et de biogaz produits.
La poursuite de nos travaux pour adapter le stockage des déchets à des contextes différents de la métropole
Nous avons suivi la construction de 3 casiers équipés pour une exploitation en mode bioréacteur, avec des choix constructifs différents et adaptés au fur et à mesure de l’évolution de notre capitalisation de la connaissance du fonctionnement de ces bioréacteurs. 3 systèmes de réinjection différents ont été installés : drains orientés vers l’intérieur du casier, drains orientés vers l’extérieur et banquettes de réinjection.
Le suivi du site étudié va se poursuivre à minima jusqu’en 2023 et nous permettra de conforter le retour d’expérience sur les différents modes de réinjection, les protocoles de réinjection et leur influence sur la production de biogaz et de lixiviats (quantité et qualité).
L’objectif sera de confronter nos méthodes acquises sur d’autres sites hors France
métropolitaine pour valider leur reproductibilité.