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Qu’est-ce que le biomimétisme urbain ?

Publié le : 6 mai 2021
Auteur : Rémy DUGOUJON
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Donner une définition ou simplement poser les contours du biomimétisme urbain est un exercice peu évident tant la notion est large, évolutive et traversée par plusieurs concepts. Tentons d’en présenter ici certains aspects.

 

Le Biomimétisme urbain, est-ce uniquement s’inspirer de la nature pour construire des bâtiments ?

La nature inspire de nombreux domaines, y compris la ville, avec une maturité certaine en matière d’architecture.
Le biomimétisme trouve des applications techniques en particulier au niveau de la structure ou de l’enveloppe des bâtiments. Cela se traduit dans le domaine du génie des matériaux ou dans le développement de mécanismes énergétiques ou encore de ventilation bioinspirés. Il existe par ailleurs plusieurs mouvements architecturaux s’inspirant du vivant comme l’architecture organique qui cherche à intégrer la construction comme un prolongement de son environnement naturel, ou l’architecture biomorphique qui s’appuie sur des formes naturelles pour concevoir les bâtiments.

Le biomimétisme de forme ou de procédé (mimétisme du comportement et des mécanismes du vivant) pour l’architecture, repose sur un principe dominant de reproduction morphologique, mécanique ou comportementale des caractéristiques d’une espèce animale ou végétale. Il est basé sur un réflexe d’inspiration, voire effectivement de mimétisme.

=> Mais le biomimétisme urbain ne se résume pas à la transposition de la caractéristique d’une espèce à un procédé architectural ou constructif. Il peut concerner d’autres objets que le bâti, d’autres échelles, et dépasser le mimétisme de forme ou de procédé.

Vue d'architecte du futur bâtiment du CIRC
CIRC : un exemple de biomimétisme appliqué au bâtiment >+d’info

 

La ville dans son ensemble peut-elle être concernée ?

Le biomimétisme en général peut trouver plusieurs formes de traductions urbaines. Cela peut être le cas sur des objets précis, comme un bâtiment ou un espace public, et de tailles variables (maison ou ensemble d’immeubles, placette ou grande avenue). Il peut également se décliner dans différents domaines d’application liés à la ville : l’architecture, les réseaux, les mobilités, la programmation, etc.
Plusieurs objets, échelles, niveaux et domaines d’application peuvent se cumuler. Tend alors à se dégager une vision plus globale, holistique, du biomimétisme appliquée à la ville.

Cette déclinaison urbaine du biomimétisme donne lieu aujourd’hui à des études, prospectives et stratégiques, mais de plus en plus menées à des fins opérationnelles (projet d’aménagement, planification territoriale, etc.). Cette évolution doit donc s’accompagner d’un travail exploratoire, mais aussi du développement de solutions techniquement applicables et adaptées aux défis des villes.

Ainsi, la ville dans son ensemble, avec ses composantes mobiles et immobiles, bâties et non bâties, organiques et inorganiques, réelles et virtuelles, peut être considérée comme un écosystème.
Elle peut être comprise et gérée en intégrant les principes du vivant, tel qu’organisé au sein d’un écosystème naturel (résilience, sobriété, consommation de ressources, gestion des flux, collaboration, etc.). Cela suppose donc qu’elle intègre le vivant dans son ensemble, l’Homme, mais aussi toutes ses autres formes, afin d’obtenir un équilibre.

=> Le biomimétisme urbain peut donc consister à organiser et gérer la ville en s’inspirant du fonctionnement d’un écosystème, c’est-à-dire en transposant les relations et les rapports d’influence, de dépendance et de bénéfices réciproques des espèces entre elles.

Le biomimétisme urbain s’appuie-t ’il sur une présence de nature ?

La présence du vivant en ville, à travers la notion de biodiversité, est aujourd’hui un enjeu connu et largement partagé. Quel lien peut-on faire avec la notion de biomimétisme ?

De manière générale, la présence de nature en ville ne relève pas d’un réflexe biomimétique. Historiquement, elle est esthétique et sociale et a évolué au fil du temps, influencée par des logiques hygiénistes, ou encore fonctionnalistes. La présence de nature en ville est aujourd’hui de plus en plus portée par une recherche de services, et en premier lieu de services sanitaires mais aussi socioculturels. On parle de services écosystémiques ou de solutions fondées sur la nature. C’est le cas par exemple des stratégies de lutte contre les effets d’îlots de chaleur urbain qui reposent, entre autres, sur des logiques de végétalisation.

La présence de nature en ville est en général le fruit d’une (re)production plus ou moins adaptée à la ville de milieux naturels. Cette logique relève du biomimétisme. De plus, le fait de mobiliser les services rendus par la nature est la preuve d’une considération forte pour cette dernière et pour sa capacité à inspirer des solutions. Nous sommes donc bien dans le registre de la bio-inspiration.

=> Le biomimétisme urbain intègre ainsi une dimension d’intégration physique de la nature en ville, et suppose donc que la ville puisse délivrer les bonnes conditions pour que la nature puisse s’épanouir et fournir les services recherchés (plus d’infos dans cet article de notre série consacrée au biomimétisme urbain). On parle alors de bio-assistance.

Enfant qui joue dans une rue où la nature est très présente
Le biomimétisme urbain intègre une dimension d’intégration physique de la nature et suppose que la ville puisse délivrer les bonnes conditions pour que la nature puisse s’épanouir et fournir les services recherchés. ®Frédérique Métivier-Lopez-Inddigo    >+ d’info dans nos autres articles accessibles en fin de page.

 

Notre définition du biomimétisme urbain

Le biomimétisme urbain est une déclinaison du biomimétisme en général, définit comme une « philosophie et [des] approches conceptuelles interdisciplinaires prenant pour modèle la nature afin de relever les défis du développement durable ». (Norme ISO TC 266 – ISO 18458). Il s’agit d’un angle d’appréhension des pratiques de l’aménagement qui vise à intégrer la nature, le vivant, comme un modèle pour guider et alimenter les choix de programmation, de conception, et de gestion de la ville dans un but de développement durable et de transition écologique des espaces et des populations urbaines.

La nature est ainsi une source d’inspiration et permet de développer des solutions adaptées à la soutenabilité de la ville qui est considérée alors comme un espace physique mais également comme un collectif humain.
Le biomimétisme urbain peut trouver des traductions concrètes dans l’aménagement de la ville, mais aussi dans ses processus de fabrication et sa gouvernance.

Il y aurait de multiples manières d’illustrer les principes et les mécanismes du biomimétisme urbain. Il serait prétentieux d’en délimiter les contours et quasiment impossible d’en balayer l’ensemble des applications, actuelles comme futures. C’est pourquoi le sujet n’en est que plus passionnant.

Le biomimétisme chez INDDIGO et PIKAIA

Chez Inddigo et  notre filiale Pikaia, nous cherchons des solutions pour bâtir un cadre au biomimétisme urbain, vulgariser le sujet, le traduire dans le langage de l’aménagement et montrer qu’il est vertueux sur le plan écologique, social et économique. Nous apportons une compréhension et une mise en perspective à nos clients sur le sujet et accompagnons le désir grandissant de biomimétisme exprimé par les territoires et les collectivités. Nous cherchons à lui donner une capacité opérationnelle, afin qu’il puisse donner lieu à des choix concrets.

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vue du quartier Lanxmeer avec beaucoup de végétation
L’Eco – quartier E.V.A. Lanxmeer en Angleterre (2009) s’appuie sur le concept d’architecture organique. Le biomimétisme urbain va plus loin que le mouvement architectural (https://commons.wikimedia.org/wiki/File:E.V.A._LanxmeerHouse8_2009.jpg)

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