Covid-19 L’usage du vélo fait l’objet de nombreuses hésitations de la part des différentes autorités. Au final, le vélo est-il interdit ? autorisé ? pour quelles pratiques ? Quelles sont les règles sur l’usage du vélo pendant le confinement ?
Le vélo présente de nombreux atouts durant la crise sanitaire que nous traversons. Il s’agit d’un mode de transport fiable, rapide, peu coûteux qui permet de maintenir la distanciation sociale et d’éviter les transports en commun dont le rôle est redouté dans la diffusion du virus.
Le coordinateur interministériel en charge du développement de la pratique du vélo, Thierry du Crest a précisé la position de l’État sur l’utilisation du vélo. Il reste permis pour tous les déplacements utilitaires autorisés (déplacements professionnels, achats, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou garde d’enfants et pour motifs de santé) mais interdit pour les déplacements de loisirs sauf dans la limite d’une heure par jour et de 1 km autour du domicile. De ce fait, les vélocistes figurent parmi les commerces à ouverture autorisée.
La raison principale de l’interdiction des déplacements de loisirs tient moins au risque de contamination très faible dans le cas du vélo qu’aux risques de surcharger les services d’urgence en cas de chute ou d’accident.
Des fermetures de pistes cyclables inopportunes
Certaines collectivités, communes ou départements ont fermé des pistes cyclables et voies vertes, pourtant utiles aux déplacements du quotidien. C’est notamment le cas dans le Haut Rhin, pourtant un département avec une forte pratique et culture cyclable. C’est aussi le cas des Berges du Rhône à Lyon, à Charleville-Mézières dans les Ardennes et dans de nombreux autres endroits. Les cyclistes sont alors contraints de circuler au milieu du trafic automobile, dont les vitesses sont plus élevées qu’en temps normal. La vigilance des automobilistes est moins accrue au vu du volume d’usagers vulnérables moins important sur les espaces publics (comme les piétons) et constitue ainsi un risque supplémentaire pour les cyclistes. L’Association Française des Véloroutes et Voies Vertes a fait part de son incompréhension face à cette position restrictive et formule des propositions pour l’après-confinement.
En parallèle, l’autorisation du vélo pour les déplacements utilitaires est restée mal connue de certains services de police et de gendarmerie qui ont de fait verbalisé certains cyclistes. La Fédération des Usagers de la Bicyclette a mis en place une enquête pour signaler ces dysfonctionnements.
Quelle est la règlementation dans les autres pays Européens ?
La plupart des autres pays européens entrés en confinement comme l’Espagne ou l’Italie ont des règles similaires avec une pratique utilitaire autorisée mais une interdiction de la pratique de loisirs et des pratiques sportives individuelles ou en groupe.
En Grande-Bretagne, un groupe d’universitaires a demandé officiellement au gouvernement de ne pas bannir la pratique du vélo dans ses fonctions utilitaires mais aussi de loisirs en arguant sur le fait que la distanciation sociale reste possible à vélo. En Belgique, les sorties sportives restent autorisées. En Allemagne, le Ministre de la santé recommande l’usage du vélo pour les déplacements utilitaires.
Les bénéfices du vélo sur la santé en période de confinement
En Allemagne où le confinement n’a pas été appliqué, le Ministre de la santé recommande expressément l’usage du vélo par rapport aux transports en commun pour les déplacements du quotidien. Il augmente la distance par rapport aux autres et réduit le risque de contamination par contact avec les surfaces. Pour Gerd Antes, ancien directeur de la clinique universitaire de Freiburg-en-Brisgau, le vélo constitue une protection individuelle parfaite.
Selon lui, son deuxième intérêt est l’effet bénéfique sur le système respiratoire. “Vous respirez plus intensément, ça veut dire que vous nettoyez bien vos poumons. En clair, c’est une protection optimale contre le virus.” (Der Spiegel du 20/3/2020). Le vélo réduit par ailleurs les risques de diabète et de surpoids qui sont deux facteurs de sur risque du Covid-19.
Même les médecins se montrent rassurants quant à l’utilisation du vélo : le porte-parole de la Fédération des pneumologues, Michael Barczok précise qu’à vélo, « le risque de contamination […] est quasi nul ».
Plusieurs études ont de plus pointé le rôle de la pollution atmosphérique dans l’aggravation des conséquences du Coronavirus, notamment par son action sur les muqueuses pulmonaires et dans l’augmentation de son périmètre de diffusion dans l’air.
A lire également :
Quelles conséquences du confinement sur la mobilité à vélo ?