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Vous cherchez la petite bête ?

Publié le : 20 mai 2022
Auteur : Daniel Aubron
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Les « petites bêtes » sont partout. En général elles sont mal aimées, pour la principale raison qu’on ne les connaît pas suffisamment ! Pourtant elles sont indispensables et les services qu’elles nous rendent et qu’elles rendent à la nature sont importants.

 

La grosse bête qui a peur de la petite…

Ce petit article a pour but de présenter de façon synthétique ce petit monde méconnu qui nous entoure. Ces animaux sont indispensables et leurs rôles sont importants : enrichissement des sols, décomposeurs de la matière organique, pollinisateurs, auxiliaires de culture, disperseurs de graines, etc. Ils constituent par ailleurs le premier maillon de la chaîne alimentaire : ce sont des consommateurs primaires (la plupart se nourrit de végétaux) qui sont eux-mêmes la base de la nourriture pour beaucoup d’autres animaux. Sans eux, plus de vie sur terre.
Et pourtant ils portent un lourd tribut avec l’évolution des pratiques de mode de vie humaine. On estime que les populations d’insectes ont chuté de 80 % en Europe depuis 30 ans (source : PLoS One revue scientifique citée par le journal le Monde).
Dépêchons-nous de faire connaissance avec ces charmantes petites bêtes pas suffisamment connues et reconnues.

Qu’est-ce qu’une « petite bête » ?

C’est celle qui nous passe vite devant les yeux sans prévenir, celle qui entre par la fenêtre dès qu’on la laisse ouverte, celle qui nous gâche la sieste en plein air, celle qui nous empêche de dormir la nuit avec des bourdonnements dans les oreilles (et l’épiderme qui gratte le lendemain) ou encore celle qui grouille dans le sol, cet univers méconnu. Mais c’est aussi celle qui fait du miel, celle qui nous émeut par la beauté du dessin de ses ailes, celle qui nous rappelle par son chant les belles journées ou nuits d’été.
Scientifiquement, une « petite bête » est caractérisée par des animaux de petite taille qui ne possèdent pas de colonne vertébrale. On parle d’invertébrés. Celles qui ont un corps rigide (arthropodes, voir ci-dessous) ont en fait un exosquelette (sorte de carapace).

Pour faire simple, on peut résumer les petites bêtes en 6 principales sortes à découvrir dans cette infographie :

Infographie pour apprendre à reconnaître Les petites bêtes
Les petites bêtes ne sont pas toutes des insectes. Apprenons à les reconnaître.

Les insectes représentent la très grande majorité des invertébrés.

Graphique de répartition des petites bêtes
Sources : chiffres OPIE – Office pour les insectes et leur environnement

Zoom sur les insectes

Les insectes sont les animaux les plus nombreux sur Terre. Environ 1,3 millions d’espèces sont connues, soit 70 % des espèces identifiées du monde animal. Rien qu’en France métropolitaine on estime leur nombre à plus de 40 000 espèces (source : OPIE, Office Pour les Insectes et leur Environnement).
Chaque espèce s’est adaptée en fonction de son milieu en développant des spécialisations morphologiques qui peuvent être très différentes d’une espèce à l’autre.

Quoi de commun à première vue entre la fragile libellule et le lourdaud scarabée ?
Chaque insecte est doté :

  • d’un corps divisé en 3 parties : tête, thorax, abdomen ;
  • de trois paires de pattes articulées ;
  • d’antennes et d’ailes (chez la plupart des espèces).
dessin Points communs entre tous les insectes
Cette morphologie s’est principalement adaptée en fonction :

  • des milieux : la nécessité du vol, les milieux secs, les zones humides, la vie aquatique, etc. ;
  • du régime alimentaire : feuilles, nectar des fleurs, jus des fruits, sève des arbres, sang, etc.  Cela va conditionner entre autres la forme de la tête : le type broyeur (criquet), le type suceur (papillon), le type piqueur (punaise), le type piqueur-suceur (moustique), etc.
Pourquoi les insectes piquent-ils ?
La très grande majorité des insectes ne pique pas, ils ne sont pas équipés pour ! (bon, dans le doute on peut éviter de les manipuler). Les insectes piquent pour 2 raisons :

  • se nourrir : les frelons qui piquent les guêpes ou les abeilles, les guêpes qui piquent les petits insectes, certaine punaises (comme les punaises de lit) ou encore le moustique à une période de sa vie qui a besoin de sang de mammifère ;
  • se défendre : c’est une réaction somme toute normale quand l’insecte se sent menacé. C’est le cas particulièrement chez les insectes dits sociaux (abeilles, fourmis, etc.) à proximité de leurs colonies. Seules les femelles piquent.

 

Les insectes sont nos amis !

(…sauf cas particuliers… : poux, puces, tiques, moustiques, etc.)
La notion « d’utilité », propre à l’être humain, est souvent posée pour les espèces sauvages, d’autant plus quand elles ne nous paraissent pas sympathiques a priori. C’est le cas typiquement entre l’abeille qui nous offre du miel et la guêpe qui ne fait que nous agresser autour de notre tartine de confiture.
Chaque espèce est spécialisée et joue un rôle dans l’écosystème. Quelques exemples dans cette infographie :

Infographie pour expliquer les services rendus par les insectes à la nature et aux humains

La place de chaque espèce dans les écosystèmes est fondamentale et indispensable à son bon fonctionnement. Au-delà c’est à l’humanité qu’elle profite. Les quelques exemples ci-dessus en témoignent.
Néanmoins certains insectes sont encore qualifiés de « nuisibles » (terme qui n’existe pas en écologie), en raison des dégâts qu’ils provoquent pour l’agriculture. La multiplication de certaines espèces nocives pour les cultures sont essentiellement liées aux pratiques agricoles qui ont profondément modifiées les écosystèmes : grandes monocultures spécifiant les typologies d’espèces, utilisation de pesticides qui à la fois appauvrissent leur diversité et leur quantité, favorisent les plus résistants et limitent les régulateurs naturels.

La prise en compte des insectes dans les missions d’Inddigo

Les insectes sont une des préoccupations de base dans les missions d’Inddigo liées à la biodiversité. Impossible de viser le développement de la biodiversité sans penser d’abord aux premiers maillons de la chaîne alimentaire.
L’idée est de créer / recréer dans les projets les conditions les plus idéales possibles pour que les insectes puissent s’y développer. Cela passe par la mise en place de différents habitats naturels, variés et complémentaires : prairies, bosquets, mares / bassins, arbres favorables aux butineurs, etc. Le fondement est la création de conditions de sol adéquates : le sol est en effet l’élément fondateur pour les futurs milieux, nécessaire pour beaucoup d’insectes et autres « petites bêtes ». Le travail sur le sol est une garantie de réussite tant pour le bon fonctionnement des futurs habitats que pour la diversité des insectes présents.

Les schémas suivants présentent la nécessaire réflexion de fond préalable à la restitution de milieux favorables.

Biodiversité - représentation des strates végétales et milieux
Biodiversité – représentation des strates végétales et milieux dans le terrain des Essences, La Courneuve ©Agence TER / Inddigo

Dessin de répartition de la faune-biodiversité
Répartition de la faune et hauteurs d’observations associées dans le terrain des Essences, La Courneuve ©Agence TER / Inddigo

Dans certains cas, et si les contraintes du projet ne permettent pas l’installation de toutes les conditions favorables (principalement en milieu très urbain), nous ajoutons un « hôtel à insectes » dont la principale vertu est l’aspect pédagogique : sensibilisation à la connaissance de ces espèces.
Plusieurs formes existent. Ils sont très faciles à construire ou à trouver dans le commerce et on commence à en voir partout (même au milieu des ronds-points, si si…).

Hôtel à insectes

Halte au délit de faciès !

On sait que la beauté est subjective. On sait également que l’on ne prend pas le temps de regarder les choses qui a priori ne nous attirent pas. On est « naturellement » moins attiré par la punaise que par la coccinelle, par le cafard que par le papillon.

Les insectes, par leur diversité de morphologies et de couleurs, sont surprenants et de façon certaine chacun y trouvera une forme de beauté ou de poésie.

Hanneton au regard noir
Hanneton au regard noir…

Morosphinx qui se nourrit et zygènes qui se reproduisent sur fleur de lavande
Morosphinx qui se nourrit et zygènes qui se reproduisent sur fleur de lavande

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