Les « petites bêtes » sont partout. En général elles sont mal aimées, pour la principale raison qu’on ne les connaît pas suffisamment ! Pourtant elles sont indispensables et les services qu’elles nous rendent et qu’elles rendent à la nature sont importants.
La grosse bête qui a peur de la petite…
Ce petit article a pour but de présenter de façon synthétique ce petit monde méconnu qui nous entoure. Ces animaux sont indispensables et leurs rôles sont importants : enrichissement des sols, décomposeurs de la matière organique, pollinisateurs, auxiliaires de culture, disperseurs de graines, etc. Ils constituent par ailleurs le premier maillon de la chaîne alimentaire : ce sont des consommateurs primaires (la plupart se nourrit de végétaux) qui sont eux-mêmes la base de la nourriture pour beaucoup d’autres animaux. Sans eux, plus de vie sur terre.
Et pourtant ils portent un lourd tribut avec l’évolution des pratiques de mode de vie humaine. On estime que les populations d’insectes ont chuté de 80 % en Europe depuis 30 ans (source : PLoS One revue scientifique citée par le journal le Monde).
Dépêchons-nous de faire connaissance avec ces charmantes petites bêtes pas suffisamment connues et reconnues.
Qu’est-ce qu’une « petite bête » ?
C’est celle qui nous passe vite devant les yeux sans prévenir, celle qui entre par la fenêtre dès qu’on la laisse ouverte, celle qui nous gâche la sieste en plein air, celle qui nous empêche de dormir la nuit avec des bourdonnements dans les oreilles (et l’épiderme qui gratte le lendemain) ou encore celle qui grouille dans le sol, cet univers méconnu. Mais c’est aussi celle qui fait du miel, celle qui nous émeut par la beauté du dessin de ses ailes, celle qui nous rappelle par son chant les belles journées ou nuits d’été.
Scientifiquement, une « petite bête » est caractérisée par des animaux de petite taille qui ne possèdent pas de colonne vertébrale. On parle d’invertébrés. Celles qui ont un corps rigide (arthropodes, voir ci-dessous) ont en fait un exosquelette (sorte de carapace).
Pour faire simple, on peut résumer les petites bêtes en 6 principales sortes à découvrir dans cette infographie :
Les insectes représentent la très grande majorité des invertébrés.
Zoom sur les insectes
Les insectes sont les animaux les plus nombreux sur Terre. Environ 1,3 millions d’espèces sont connues, soit 70 % des espèces identifiées du monde animal. Rien qu’en France métropolitaine on estime leur nombre à plus de 40 000 espèces (source : OPIE, Office Pour les Insectes et leur Environnement).
Chaque espèce s’est adaptée en fonction de son milieu en développant des spécialisations morphologiques qui peuvent être très différentes d’une espèce à l’autre.
Quoi de commun à première vue entre la fragile libellule et le lourdaud scarabée ? Chaque insecte est doté :
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Cette morphologie s’est principalement adaptée en fonction :
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Pourquoi les insectes piquent-ils ? La très grande majorité des insectes ne pique pas, ils ne sont pas équipés pour ! (bon, dans le doute on peut éviter de les manipuler). Les insectes piquent pour 2 raisons :
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Les insectes sont nos amis !
(…sauf cas particuliers… : poux, puces, tiques, moustiques, etc.)
La notion « d’utilité », propre à l’être humain, est souvent posée pour les espèces sauvages, d’autant plus quand elles ne nous paraissent pas sympathiques a priori. C’est le cas typiquement entre l’abeille qui nous offre du miel et la guêpe qui ne fait que nous agresser autour de notre tartine de confiture.
Chaque espèce est spécialisée et joue un rôle dans l’écosystème. Quelques exemples dans cette infographie :
La place de chaque espèce dans les écosystèmes est fondamentale et indispensable à son bon fonctionnement. Au-delà c’est à l’humanité qu’elle profite. Les quelques exemples ci-dessus en témoignent.
Néanmoins certains insectes sont encore qualifiés de « nuisibles » (terme qui n’existe pas en écologie), en raison des dégâts qu’ils provoquent pour l’agriculture. La multiplication de certaines espèces nocives pour les cultures sont essentiellement liées aux pratiques agricoles qui ont profondément modifiées les écosystèmes : grandes monocultures spécifiant les typologies d’espèces, utilisation de pesticides qui à la fois appauvrissent leur diversité et leur quantité, favorisent les plus résistants et limitent les régulateurs naturels.
La prise en compte des insectes dans les missions d’Inddigo
Les insectes sont une des préoccupations de base dans les missions d’Inddigo liées à la biodiversité. Impossible de viser le développement de la biodiversité sans penser d’abord aux premiers maillons de la chaîne alimentaire.
L’idée est de créer / recréer dans les projets les conditions les plus idéales possibles pour que les insectes puissent s’y développer. Cela passe par la mise en place de différents habitats naturels, variés et complémentaires : prairies, bosquets, mares / bassins, arbres favorables aux butineurs, etc. Le fondement est la création de conditions de sol adéquates : le sol est en effet l’élément fondateur pour les futurs milieux, nécessaire pour beaucoup d’insectes et autres « petites bêtes ». Le travail sur le sol est une garantie de réussite tant pour le bon fonctionnement des futurs habitats que pour la diversité des insectes présents.
Les schémas suivants présentent la nécessaire réflexion de fond préalable à la restitution de milieux favorables.
Dans certains cas, et si les contraintes du projet ne permettent pas l’installation de toutes les conditions favorables (principalement en milieu très urbain), nous ajoutons un « hôtel à insectes » dont la principale vertu est l’aspect pédagogique : sensibilisation à la connaissance de ces espèces. |
Halte au délit de faciès !
On sait que la beauté est subjective. On sait également que l’on ne prend pas le temps de regarder les choses qui a priori ne nous attirent pas. On est « naturellement » moins attiré par la punaise que par la coccinelle, par le cafard que par le papillon.
Les insectes, par leur diversité de morphologies et de couleurs, sont surprenants et de façon certaine chacun y trouvera une forme de beauté ou de poésie.