En cette période de pandémie, les autorités de santé publique ont émis des recommandations sur les systèmes de ventilation pour réduire les risques de transmission du SARS-CoV-2. De façon plus générale, la ventilation de nos bâtiments contribue-t-elle vraiment à protéger notre santé ?
Une mise en lumière des bénéfices associés au renouvellement de l’air
Dès le 17 mars 2020, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) publiait des recommandations sur la ventilation. En effet, il existe trois modes de transmission du SARS-CoV-2 :
- Une transmission directe à courte distance
- Une transmission directe (plus rare) par contact cutané
- Une transmission à plus longue distance par exposition à un aérosol contenant le virus. Celle-ci a lieu essentiellement en espace clos, car en extérieur les aérosols sont très rapidement dilués dans l’air ambiant.
Si les gestes barrières protègent de manière très efficace des risques de transmission directs, le renouvellement de l’air représente un complément indispensable dans les bâtiments. Les aérosols porteurs de virus peuvent en effet rester en suspension dans l’air pendant plusieurs heures, même après le départ de la(des) personne(s) infectée(s), et être transportés via les mouvements d’air sur des distances supérieures à 2 mètres.
Ainsi, depuis le début de la pandémie de Covid-19, le HCSP a rappelé dans différents avis l’importance du renouvellement de l’air. Celui-ci, qui s’effectue par ouverture des fenêtres (aération) et par la ventilation, permet en effet d’apporter de l’air neuf aux occupants, de diluer et d’évacuer les odeurs, les excès d’humidité, les gaz indésirables et particules, ainsi que l’ensemble des micro-organismes. En comparaison de l’ouverture des fenêtres, la ventilation permet d’assurer ce renouvellement d’air de façon continue, de maintenir des conditions de température acceptables (en hiver notamment) et de limiter les consommations d’énergie.
Le recours à la mesure du CO2, indicateur d’efficacité du renouvellement de l’air
Dans son avis du 28 avril 2021, le HCSP recommande également de mesurer les concentrations en CO2 (dioxyde de carbone) produit par la respiration. En effet, il est beaucoup plus facile et moins coûteux de mesurer le CO2 que les particules virales. Ainsi, pour les commerces et autres établissements recevant du public (ERP), le HCSP recommande une valeur maximale de 800 ppm (parties par million) en CO2, et même 600 ppm dans les lieux de restauration où les occupants ne portent pas de masques. De telles valeurs sont particulièrement difficiles à atteindre dans les lieux avec une forte densité d’occupation, et non équipés de systèmes de ventilation. C’est le cas par exemple de certaines écoles, où les mesures de CO2 montrent que l’aération lors des périodes de pause est nettement insuffisante, puisque les taux de CO2 peuvent atteindre malgré tout 4 500 ppm. Rappelons qu’à partir de 1 000 ppm de CO2, on constate également des effets de somnolence et une baisse de concentration parmi les occupants de la pièce. Les conséquences sur la santé des enfants, mais aussi sur leurs performances scolaires, sont donc loin d’être négligeables.
Il existe certains dispositifs de filtration de l’air ou de traitement par rayonnements ultra-violets qui permettent de piéger ou d’inactiver les particules virales. Mais ces appareils ne réalisent pas de renouvellement de l’air des locaux. Leur utilisation, non associée à la ventilation, s’avère donc généralement insuffisante pour protéger les occupants des risques de transmission des virus.
Dans une approche préventive de la santé – et pas uniquement en période de pandémie – il est donc indispensable d’équiper nos bâtiments de systèmes de ventilation efficaces et bien entretenus.
