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Repenser la place du stationnement pour un espace public réapproprié

Publié le : 16 septembre 2022
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En France, 80% de la voirie est réservée à la voiture[1] (espaces de circulation et de stationnement), bien que celle-ci ne soit utilisée que 10% du temps[2]. L’espace public est ainsi devenu une ressource rare, où chacun des usages tente de trouver sa place (mobilités alternatives, espaces de convivialité, animations, etc.).

Dans un souci de rééquilibrer le partage de l’espace public et pour répondre aux enjeux environnementaux, climatiques et sociétaux, la place du stationnement telle que nous la connaissons, doit notamment être repensée.

La voiture individuelle encore au cœur de l’espace public

En matière de mobilité, la place occupée par la voiture individuelle sur l’espace public (circulation, stationnement) pose question : dimensionnement, partage de l’espace avec les autres usages, sécurité des déplacements, impact environnemental, etc. Les politiques de stationnement sont au cœur du débat, et constituent un outil puissant du système de déplacements d’un territoire.

Face au défi de la transition, il apparaît aujourd’hui indispensable de réinterroger l’outil stationnement des politiques d’aménagement. Cette démarche doit nécessairement intégrer la dimension plurielle du stationnement, en vue de s’adapter à la diversité des usages (résidentiel, logistique, de courte durée, de longue durée, etc.) et des contextes (centres urbains, zones peu denses et rurales, zones péri-urbaines, territoires touristiques, etc.).

La gestion du stationnement constitue en effet un véritable levier en faveur de politiques urbaines plus ambitieuses et respectueuses de l’environnement (convivialité et confort de l’espace public, biodiversité, gestion des îlots de chaleur, etc.) et pour le développement de mobilités alternatives (partage de l’espace public et intermodalité avec les modes actifs, le covoiturage, l’autopartage, les transports collectifs). 

L’évolution des pratiques fait émerger une nouvelle vision des territoires

L’émergence de la « ville du quart d’heure », concept urbanistique visant à assurer l’accès aux principales fonctions à une distance d’un quart d’heure à pied ou à vélo, témoigne d’un retour à la prise en considération des déplacements de proximité via des modes alternatifs à la voiture individuelle. Les premiers enseignements du recours massif au télétravail ces derniers temps, en lien avec la crise sanitaire, mettent en évidence une amplification de ce besoin, avec d’une part une multiplication des trajets à proximité immédiate du domicile et d’autre part une réduction des distances parcourues.

L’évolution des pratiques de mobilité questionne nécessairement l’organisation de nos territoires et les modes de déplacement à valoriser sur l’espace public, en ville bien sûr mais aussi et plus largement dans toute zone où la voiture est amenée à cohabiter avec d’autres types d’usages.

Quels enjeux pour demain ?

Gérer le stationnement, c’est finalement définir et affecter des espaces de manière adaptée aux différentes catégories d’usagers, automobilistes ou non, qui se partagent des espaces de vie collectifs.

Les enjeux soulevés par le sujet du stationnement sont multiples :

  • Préserver une ressource rare : l’espace public
    L’occupation de l’espace public par l’automobile au détriment des autres usages interroge. Rééquilibrer le partage de l’espace public nécessite de repenser le stationnement des voitures (dimensionnement, temporalité, etc.).
  • Accompagner le changement de pratiques
    Afin d’espérer un changement de pratiques, la première étape consiste essentiellement à accompagner les individus au changement vers d’autres façons de penser l’espace public et la mobilité (recours à l’urbanisme tactique, test des pratiques alternatives à la voiture, etc.).
  • Replacer la voiture au cœur des réseaux de mobilité
    Aucun mode de transport ne peut répondre à lui seul à la diversité des besoins de déplacements des individus d’un territoire. La politique de stationnement et plus globalement le rôle de la voiture en ville, doivent être pensés comme des maillons au service de la chaîne globale de mobilité et non plus comme une finalité en soi, qui aurait la priorité sur les usages.
  • Déconstruire le lien entre stationnement et commerces
    Le dogme “ »no parking, no business” théorisé dans les années 50 par les pionniers de la grande distribution est à déconstruire. Les clients venant à pied, à vélo ou en transports collectifs viennent plus fréquemment dans les commerces et leurs achats sont plus importants que ceux des automobilistes.
  • Améliorer notre cadre de vie et agir pour la santé des individus
    L’aménagement et le fonctionnement actuel du stationnement ont des effets néfastes sur l’environnement, la santé et la qualité de vie. Repenser le stationnement est donc un enjeu majeur pour le développement des villes durables afin de promouvoir les mobilités douces et l’amélioration de la qualité de vie des usagers (qualité de l’air, confort acoustique, confort bioclimatique, etc.).
  • Optimiser les dépenses liées au stationnement
    Le stationnement représente un levier stratégique au service des politiques publiques de mobilité et d’aménagement urbain. Conserver un stock de places de stationnement surdimensionné, c’est aussi limiter l’action en faveur d’une mobilité écoresponsable.

Pour y répondre, la question doit être réfléchie en transversalité avec l’ensemble des usages qui font l’espace public. Le stationnement et plus globalement la mobilité ne peuvent plus être pensés séparément, mais bien en articulation avec tout ce qui fait le territoire : mixité des fonctions urbaines, développement économique, nature en ville ou encore confort et convivialité des espaces publics.

Inddigo est un acteur historique pour le développement des mobilités alternatives à la voiture individuelle. Notre mission est d’accélérer la transition en accompagnant notamment les collectivités dans le développement de solutions de déplacements décarbonées. Aujourd’hui, le stationnement est un véritable levier pour les territoires de demain, nos équipes ont donc lancé un chantier interne, afin de requestionner nos métiers, nos méthodologies de travail et notre positionnement sur ce sujet, dans l’objectif de mieux accompagner les acteurs territoriaux.

Découvrez dès maintenant notre manifeste pour un partage de l’espace public.

Si vous souhaitez en savoir plus sur nos expertises et notre accompagnement sur le sujet du stationnement, contactez Clément MORA – Consultant Territoires, Aménagement & Mobilités pour Inddigo.

[1] Pour en finir avec la société de l’automobile, Marcel Robert, Septembre 2005

[2] Cerema : Le stationnement sur l’espace public. Stratégies et préconisations pour aménager. 2021

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